À PROPOS

Paris, Texas - miroir

Une image, pour commencer.

Un photogramme issu d’un des plus beaux films du monde : Paris, Texas, par Wim Wenders, Palme d’or, plus que méritée, en 1984.

Le récit d’un errance, avec pour toile de fond les Etats-Unis, filmé par un européen en exil après avoir réalisé quelques magnifiques œuvres comme Alice in den Städten (1974) ou Der Amerikanische Freund (1977 – L’Amérique, déjà, fantasmée à travers ce titre, mais avant son autres chef-d’oeuvre, Les Ailes du désir (Der Himmel über Berlin, 1987).

Une Amérique fantasmée, donc. Sur ce territoire vierge volé à ses peuples premiers, dans ce pays dont le père s’appelle Violence et la mère Religion, c’est le récit d’un homme paumé qui prend forme, un homme qui se trouve soudainement confronté à un passé flou auquel il a tenté d’échapper pendant des années.

Ce territoire vierge, ou presque, sur lequel se projettent tous les rêves, tous les cauchemars aussi, tous les désirs, et où l’on part, tels des Don Quichotte modernes, rêveurs et idéalistes, se battre contre des géants…

L’image du dessus nous montre deux êtres séparés par une vitre, le tout donnant à voir un beau sur-cadrage. Wim Wenders est photographe, cela se ressent.

L’impossibilité de se voir, de se dire des choses pourtant essentielles en face, et toute la tristesse du monde semblent contenus dans ce film et dans ce plan.

Tout ce que les mots échouent à dire, une image peut parvenir à le raconter, le saisir en une poignée de secondes.

Ce modeste blog, que j’ai baptisé « Intersessions« , a pour ambition de devenir un simple espace de discussion, un no man’s land fait d’échanges sur tous les sujets possibles et imaginables, de la culture à la politique en passant par les sciences.

Je vous laisse sur une autre image du même film. C’est une image de joie, d’apprivoisement d’un père par son fils, à moins que ce ne soit l’inverse…

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